J’étais esclave, enchaînée, l’habit déchiré, passant de maître en maître, exposée aux regards de tous, là, sur ce
marché.
Et c’est là que tu es arrivé.
Libéréé, tu m’as regardé, non de ce regard calculateur pour savoir ce que je pourrais te rapporter, mais avec un regard d’amour qui m’a bouleversée. Tu regardais au plus profond de mon âme, comme si tu percevais ce cri de mon coeur, cet appel à l’aide, comme si tu connaissais ces souffrances qui étaient cachées au fond de moi.
Tu me regardais d’un regard noble, me donnant l’impression d’avoir tellement de valeur.
Tu n’écoutais pas ce que te disait mon maître sur tout ce que je pourrais te rapporter si tu m’achetais.
Tu l’as fait taire d’un geste, plein de fermeté, d’autorité mais de douceur aussi, puis tu lui as tendu une bourse pleine de diamants.
Il n’en revenait pas : c’était bien plus que le prix qu’il te proposait !
Tu lui as dit d’ôter mes chaînes, tu m’as fait avancer et a mis un anneau à mon doigt.
Tu m’as dit : je te libère aujourd’hui et je fais de toi mon enfant, mon héritière…
Tu as fait venir tes serviteurs qui m’ont revêtue d’un manteau magnifique pour couvrir ma nudité.
Ils m’ont emmené à ton palais où j’ai reçu les meilleurs soins. Mes plaies ont été pansées, des bains parfumés m’ont non seulement lavée mais détendue.
Liberee2Coiffée, parée des plus beaux diamants, revêtue des plus beaux habits, j’ai été conduite près de toi. Tu m’as ouvert tes bras, j’ai pu m’y réfugier, rassurée, comblée par tellement d’amour.
Tu m’as conduite à ta table, j’étais entourée de tes serviteurs, bercée et réjouie par une musique tantôt douce, tantôt entraînante. Il y avait plein de musiciens, de danseurs et tellement de joie … c’était la fête !
J’ai compris que tu avais fait tout cela pour moi. Mon coeur était émerveillé, plein de reconnaissance, d’amour pour toi. C’était comme un rêve, et pourtant si réel … et d’un coup j’ai pensé : Vais-je être à la hauteur ? Ne vais-je pas le décevoir ? On ne m’a jamais appris à être princesse.
Et là, c’est comme si tu avais deviné ma crainte. Tu as mis ta main sur mon épaule, tu m’as entourée et m’as dit : Ne crains pas, je vais t’apprendre et je ne te laisserai jamais seule. Je serai toujours près de toi. Aie confiance et réjouis-toi simplement maintenant.
Mon coeur était encore plus débordant d’amour pour toi. Quel maître merveilleux, quel Père merveilleux ! Eh oui, c’est mon Père maintenant. Tu es mon Père ! J’ai du mal encore à m’y faire et pourtant c’est bien vrai
… PAPA …
Et puis tu m’as présenté mes frères et soeurs. Une grande famille, tous le même nom. Le tien.
A ma grande surprise, j’en ai reconnu certains qui m’avaient servi à table et d’autres parmi les musiciens et les danseurs.
J’ai dit à papa : Tu crois qu’ils pourront m’apprendre à jouer aussi bien qu’eux ?
Il m’a répondu : Mais bien sûr, ma fille. Mais n’oublie pas que dans tout ce que tu feras, c’est l’amour qui fera la différence. Vises l’amour, ma fille, l’amour seul … et le reste viendra.
Et là, je t’ai vu t’approcher de chacun de tes enfants, mes frères et soeurs, tantôt les entourant de tes bras, tantôt les encourageant d’une parole, d’un regard, leur montrant aussi parfois comment s’améliorer dans ce qu’ils étaient en train de faire. Chacun m’accueillait, me montrait son ouvrage.
J’ai même pu essayer moi-même. Quelle joie de découvrir tant de nouvelles choses, quelle joie de se sentir aimée, entourée, encouragée, et pardonnée aussi.
Ben oui, je suis encore bien maladroite ! et puis aussi un peu beaucoup susceptible …
Puis, tu m’as conduite vers mon professeur de chant, mon professeur d’escrime, mon précepteur. Tu m’as dit que c’était important d’apprendre, de se former, que je comprendrais mieux un jour. Je te fais confiance.
Je t’aime tellement tu sais ! C’est tellement merveilleux tout ce que tu as fait pour moi, ce que tu fais pour moi … merci papa !
Je veux pouvoir toujours t’écouter et rester près de toi. Je t’aime papa …
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